L’anarchisme repose sur des idées d’égalité sociale et économique. Ces dernières impliquent une égalité dans la prise de décisions quant au gouvernement de tous les aspects de la vie en société.

Les antispécistes affirment que les individus animaux sont égaux des individus humains et qu’en cela ils doivent être traité avec les mêmes égards.

Les volontés égalitaristes des deux mouvements pourraient nous amener rapidement à la conclusion qu’anarchisme et antispécisme sont indissociables, les deux étant de surcroît pour l’abolition de la souffrance, le premier s’attachant prioritairement à la souffrance humaine, le second prioritairement à la souffrance animal. En fait, il n’en est rien. Inclure les animaux dans une prétendue égalité ne tient pas la route d’un point de vue anarchiste. En effet, des individus animaux, même considérés comme égaux des humains, ne pourraient prendre part aux décisions concernant tous les aspects de la vie, de leur vie. Le rapport à l’animal resterait donc une simple tutelle comme celle vécue aujourd’hui. Une tutelle si bienveillante soit-elle n’en reste pas moins une tutelle avec son rapport de domination tuteur/individu soumis à la tutelle, et n’a donc rien à voir avec l’anarchie.

En cela la lutte antispéciste n’est rien de plus que la défense des animaux dans laquelle s’inscrivent déjà des personnes dites spécistes, avec à l’arrivée le même résultat, la tutelle bienveillante.

On peut ainsi se demander si le postulat égalitariste obscur de l’antispécisme ne discrédite pas le mouvement anar en diluant le débat dans des problématiques sans fondements.