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Site du management par les Conseils d'Autogouvernance
Conseils d'autogouvernance: cellules d'organisation et de gestion d'activités dans lesquelles les individus ont le même pouvoir de proposition et de décision, sans procéder au vote ni à la délégation de pouvoirs.

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GESTION CONSEIL MANAGEMENT: pourquoi attendre un autre futur ? Construisons un autre présent .
Petit guide de l’autogestion clef en main
Un exemple de statuts applicables à une structure associative de type 1901, qui ne nécessitent pas de réunir des convaincus de l’autogestion. Ceux-ci permettent de plus aux individus sensibles aux problèmes que génèrent une organisation hiérarchisée (gestion par une élite, autoritarisme, frustration des soumis et exploités) de trouver une manière de faire plus appropriée à leurs désirs.



ASSOCIATION AUTOGEREE

TITRE 1 : CONSTITUTION - BUTS - SIEGE SOCIAL – DUREE


Article 1 : Constitution : il est fondé entre les adhérents aux présents statuts, une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, ayant pour titre :


Article 2 : Buts :


Article 3 : Le siège social est fixé à l’adresse suivante :.
Article 4 : Durée :



TITRE 2 : COMPOSITION


Article 5 : Composition : l’association se compose de membres actifs ayant adhérés aux présents statuts.


Article 6 : Cotisation : (peut-être de zéro)


Article 7 : Perte de la qualité de membre : La qualité de membre se perd : -par démission (adressée par écrit à l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine ) -par radiation prononcée par l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine , pour non paiement de la cotisation (s’il y en a une) , pour motifs graves ou pour non respect de la charte. L'intéressé ayant été invité aux préalable à fournir des explications à l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine.



TITRE 3 : ADMINISTRATION – FONCTIONNEMENT


Article 8 : Assemblées Générales : Les Assemblées Générales Souveraines se composent de tous les membres de l’association. Les décisions se prennent à l’unanimité des membres présents . L’ordre du jour est constitué par tous les membres en début d’ Assemblée Générale.


Article 9 : L’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine se réunit une fois par (jour, semaine, mois…) (date et heures), dans les conditions fixées à l’article 8 des présents statuts. L’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine se prononce sur : - le rapport d’activités. -les orientations. -la situation financière (s’il y a des sous) (compte de résultat de l’exercice écoulé et budget prévisionnel). Les décisions sur les différents rapports se prennent à l’unanimité des membres présents


Article 10 : Assemblées Générales Extraordinaires Souveraines : Elle est tenue pour les questions importantes ne pouvant attendre une Assemblée Générale Ordinaire Souveraine et se tient dans les conditions fixées à l’article 8 des présents statuts ou à la demande du tiers au moins des membres de l’association. L’Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine est seule compétente pour décider des modifications à apporter aux présents statuts. Dans ce cas les délibérations sont prises à l’unanimité des membres présents.


Article 11 : Le Bureau : L’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine mandate un Bureau , selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts, comprenant au minimum un Trésorier et un Président.
Ces derniers sont les responsables légaux de l’association mais ne disposent pas d’un pouvoir de décision différent ni supérieur de celui des autres membres de l’association.
Le Bureau doit être renouvelé une fois par an lors de l’ Assemblée Générale Ordinaire du mois de janvier. Les membres du Bureau sont révocables à n’importe quel moment sur décision de l’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine ou de l’Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts et sur proposition de n’importe quel membre.
En cas de proposition de révocation, les membres du Bureau concernés ne prennent pas part à la décision. Ils doivent avoir atteint la majorité légale. Les membres mandatés à cette tâche peuvent être mandatés à nouveau l’année suivantes dans le cadre de l’ Assemblée Générale Ordinaire Souveraine du mois de janvier et selon les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts.



TITRE 4 : RESSOURCES


Article 12 : Ressources : Les ressources de l’association se composent :
_du produit des cotisations,
_des produits des manifestations,
_de soutiens éventuels.
L’association ne peut bénéficier d’ aucunes subventions, c’est la garantie de son indépendance.



TITRE 5 : DISSOLUTION


Article 13 : Dissolution : La dissolution est prononcée à la demande de n’importe quel membre par une Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine convoquée à cet effet, selon les conditions fixées dans l’article 10 des présents statuts. En cas de dissolution, l’ Assemblée Générale Extraordinaire Souveraine mandate des liquidateurs qui seront chargés de la liquidation des biens de l’association conformément à l’article 9 de la loi du 1er juillet 1901 et à l’article 15 du décret du 16 août 1901.



TITRE 6 : CHARTE


Article 14 : Charte : Une charte est établie par l’Assemblée Générale Ordinaire Souveraine. Cette charte est la garantie d’un fonctionnement en accord avec les présents statuts. Celle-ci vient en complément de ces derniers afin de préciser le mode d’organisation interne.



Fait à le ,


Le Président Le Trésorier



---------------------------------------------------------------------------------------

Quelques exemples de points importants à aborder dans l’établissement d’une charte pour la structure.



Charte de (nom de l’asso)



Ce que nous faisons
L’association *********** a pour buts de *************************** dans un cadre convivial et égalitaire.



Comment se joindre à nous
Toute personne peut adhérer à (nom de l’asso) dès le moment où son adhésion a été validée par l’AG, que cette personne se déclare en accord avec la présente charte et les statuts, et se mette à jour de cotisation (s’il y en a). Cependant, pour permettre aux adhérents potentiels de se faire une idée de l’association, de ses activités, de ses sociétaires et de son fonctionnement, ils sont invités à une période d’essai expirant par décision d’AG. Si une personne est refusée d’adhésion, elle ne pourra se représenter à (nom de l’asso) que X (jours, semaines, mois) après la décision d’AG.



Comment nous nous organisons
Soucieuse de prendre en compte la parole de chacun, l’association s’organise de manière spécifique. L’assemblée générale est dite souveraine car elle seule est habilitée à prendre des décisions. Elle se réunit une fois tous les X (jours, semaines, mois), le (jour) à (horaire). Elle se compose des adhérents présents. Les décisions se prennent à l’unanimité ou par défaut au consensus c’est à dire sans opposition argumentée par au moins un adhérent (il est préférable au moment de la décision sur une proposition de demander « y a-t-il une opposition ? » plutôt que de demander qui est d’accord et qui ne l’est pas, ce qui reviendrait à faire un vote implicite).
L’association s’est dotée de commissions mandatées en assemblée générale pour sa gestion et son organisation. Ces commissions sont ouvertes à tous les adhérents désirant y prendre une part active. Ces commissions rendent compte clairement de leurs activités à chaque AG.



Mandat des commissions
-Commission administration : (nombre de mandatés). Elles a en charge le contact avec l’ensemble des adhérents de l’association et le contact avec les intervenants extérieurs.

-Commission trésorerie : (nombre de mandatés). Elle a en charge la tenue claire de la comptabilité de l’association et en rend compte à chaque AG.


- Autre commission : (nombre de mandatés). (Tâche pour laquelle la commission est mandatée, ex : logistique, gestion du matériel, des locaux, communication…)



Nulle commission ne détient de pouvoir de décision supérieur à l’AG qui peut décider sur simple demande d’au moins un adhérent du retrait d’un mandat. Ceci est aussi valable pour les postes de président et de trésorier, qui n’ont ici aucune autorité.

Usage des locaux (s’il y en a)


L’occupation de l’espace se fait selon le calendrier des activités établit en AG. L’usage privatif des locaux, c’est à dire en dehors des activités prévues ou pour des activités sortant du cadre de l’association, est interdit (ou a discuter en AG).
Pour chaque activité, les personnes à l’initiative de celle-ci, auront toutes latitudes quant à la gestion de cette activité ( nombre de participants, horaires …). Un jeu de clefs sera attribué à chaque commission et d’autres pourront être mis à disposition des responsables d’activités.



Quelques principes et règles de vie en bonne intelligence


Tout adhérent à (nom de l’asso) s’engage à respecter autrui et à prendre soin du matériel. Les propos, comportements et pratiques sexistes, homophobes, xénophobes, racistes, sectaires, violents, injurieux, diffamatoires, calomnieux, d’intimidation et autoritaires ne seront pas tolérés au sein de l’association.


L’exclusion pourra être décidée lors d’une Assemblée Générale, si il y a manquements délibérés et répétés à la charte édictées ci-dessus et aux statuts.



Pour finir
Il va sans dire que cette charte ne constitue pas une table de la loi et que chaque point, chaque règle, chaque phrase ou mot peut être débattu, modifié selon les besoins, par l’association réunie en Assemblée Générale souveraine.

--------------------------------------------------------------------------------------

IMPORTANT : encore une fois ces statuts et cette charte d’association ne sont qu’un exemple. Néanmoins, contrairement à ce que l’on entend souvent, il n’y a pas 36 000 manières d’autogérer une structure, puisque les possibilités de répartition égalitaire du pouvoir et des richesses suit la même logique quelque soit la structure.



Pour les structures de production de type entreprise, il existe déjà les SCOP, mais celles-ci ne sont pas strictement égalitaires puisque l’on y vote en assemblées générales des associés/salariés et que l’on y élit un PDG pour une durée de 4 ans. Néanmoins cela constitue déjà un pas vers un partage des richesses produites par l’entreprise et chaque salarié est détenteur de l’ outil de travail. Plus d’infos sur : www.scop.coop
Même si les SCOP s’intègrent à l’économie de marché il semble que la prolifération de ce type de structure soit une possibilité d’apprentissage à l’autogestion pour une grande part de la population et une préparation à un changement, sans heurts, de système économique et politique. La lutte économique peut prendre cette forme afin de faire, des patrons d’entreprises, des perdants à un jeu duquel ils ont accepté les règles, celui de la conquête de parts de marchés. Dans cette lutte économique, les SCOP ne résolvent pas le problème de l’exploitation, puisqu’on peut y trouver une certaine forme d’auto-exploitation, mais elles sont un palliatif à la condition de salarié soumis à un patron.



D’autres types de structures autogestionnaires existent, plus frontales, plus visibles, il s’agit essentiellement d’écovillages ou de squats autogérés.
Ces structures ont souvent pour objectif l’autonomie par rapport à la société capitaliste. Ce sont des lieux d’expérimentation de l’autogestion, soit d’habitat, soit de production culturelle ou artistique. Les squats sont aussi une expression de la contestation du système capitaliste de par leur illégalité, en tant que tentative d’abolition de la propriété privée. La pérennisation de l’expérience autogestionnaire en squat est difficile car sans cesse confrontée à la répression et à l’expulsion par les forces de l’ordre.
Les écovillages regroupent aussi des individus désirant s’autonomiser, par l’expérimentation de modes de production agricoles et énergétiques écologiques.
On peut soulever, pour certaines de ces structures, des problèmes de replie communautaire et une certaine précarité des moyens d’existence. Ces expériences ne sont pas non plus à l’abri de l’auto-exploitation et l’autogestion peut de plus s’y transformer en auto-démerde.
Néanmoins ces lieux constituent un vivier d’idées, de réflexion, de critiques, d’informations sur la société capitaliste et son caractère oppressif et répressif.



FAITES VOTRE CHOIX
Chacune de ces structures présentes des avantages et des défauts.
L’association permet l’organisation autogestionnaire d’activités mais celles-ci ne sont pas rémunératrices et n’offrent pas la possibilité de vivre d’elles.
La SCOP permet de vivre d’une activité en autogérant, mais n’échappe pas à l’économie de marché.
Ces deux premières structures peuvent être réalisées dans le cadre légal actuel.

Le squat et l’écovillage tendent vers l’autonomie et la confrontation directe avec le système capitaliste, mais ont un faible impact sur la société et restent précaires. De ces deux dernières structures, seul l’écovillage peut être réalisé dans le cadre légal actuel.



POUR FINIR
Ces possibilités ne sont certainement pas les seules, mais sont les plus répandues à l’heure actuelle. Il existe aussi des structures d’apprentissage et de partage du savoir organisés selon des modèles autogestionnaires . Néanmoins elles sont peu nombreuses et sont encore loin de possibles centres d’autodidactie, véritables lieux d’études ouverts à tous les âges et tous les domaines du savoir, intellectuel et manuel.
Ecrit par , le Mercredi 19 Janvier 2005, 04:09 dans la rubrique "Guide de l'autogouvernance".


Commentaires :

  provisoire
provisoire
19-01-05
à 09:49

des questions...

Bonjour Rakshasa,

ton article est bien intéressant. Effectivement la formulation des statuts permet d'inscrire officiellement un type de pratiques autogestionnaire.
Cela soulève de nombreuses questions pour moi. En voici quelques unes :

1. Peux-tu m'indiquer des exemples d'asso fonctionnant sur ce mode ? Quel est leur but ? Cela pour comprendre l'intérêt de s'instituer en asso dans tel ou tel domaine. En effet, on peut également avoir des pratiques autogestionnaires sans éprouver la nécessité de l'instituer dans un cadre légal.

2. Tu précises que l'asso 1901, ne convient pas dans le cas où il y a des salariés. C'est un de mes principaux reproches à ce type de structure. Elle fonctionne sur le bénévolat, et les salariéEs d'une asso n'ont pas légalement de pouvoir décisionnaire étant excluEs du CA. Or, il me semble qu'un engagement réel nécessite du temps. Si certainEs d'entre nous ont ce luxe, ce n'est pas le cas de touTEs. Je parle là d'une expérience d'asso à laquelle j'ai pris part et dans laquelle régulièrement nous étions confrontéEs à cette question. Les personnes intéresséEs regrettaient de ne pouvoir s'investir davantage du fait de leur nécessité d'aller gagner leur croûte. Nous avions donc eu la naïveté de croire qu'il serait possible de créer des emplois à l'intérieur de l'asso pour ces personnes afin qu'elles puissent vivre pleinement leur passion, gagner leur croûte, voire "déserter" l'aliénation du "sale travail". Malheureusement notre vision idyllique se heurta vite à une réalité plutôt schizophrénique. Nos amiEs salariéEs bénéficiaient informellement d'un pouvoir décisionnaire qui disparaissait dès que l'on passait sur le papier. Quant aux rapports humains à l'intérieur de l'asso, il s'est établi un clivage entre les membres salariéEs de l'asso et les bénévoles, et finalement nous en sommes arrivéEs à un moindre investissement des bénévoles. Sans compter que du fait de ces emplois, nous avions bien davantage de comptes à rendre aux institutions, et que là, quels que soient les statuts, c'est bien au président et au trésorier que l'institution s'adresse. Bref, si le fonctionnement était horizontal et déclaré comme tel, le manque d'expérience et bien des comportements intégrés chez les unEs et chez les autres, a fait foirer l'asso, puisque les membres finissaient par ne plus participer aux instances démocratiques, attendant du bureau et des salariéEs qu'ils fassent leur taf, un des salarié attendant que le bureau se comporte comme un patron, et le bureau ayant le plus grand mal à prendre des décisions, refusant de le faire verticalement par principe.
Je te fais part de cette expérience parce qu'elle vient à l'appui de ce que tu dis sur le fait que l'asso n'est pas forcément la bonne structure pour des activités rémunératrices. Restent les SCIC et les SCOP, mais effectivement, elles obéissent aux lois du marché, et peuvent vite dériver du projet initial.

3. qui est en fait ma deuxième question, ou la suite de la première. J'imagine une asso dans laquelle les AG - décisionnaires, donc - se réunissent une fois par mois. Les décisions se prennent à la majorité des membres présents. Premièrement, pourquoi pas par consensus ? Deuxièmement, que faire si les membres présents sont toujours les mêmes et ne constituent pas la majorité des membres de l'asso ? J'imagine que pour devenir membre d'une telle asso, on n'est pas soumisE à une obligation d'assiduité. (Dans notre cas, pendant la dernière année, nos réunions décisionnaires réunissaient les membres du bureau et les salariés...)
Ça rejoint la première question qui est celle de : quelle asso a un objet suffisamment motivant pour que les gens s'y engagent réellement, c'est-à-dire activement.

4. Je n'ai pas toujours le sentiment que les questions hiérarchiques dans les asso soient le fait de la structure elle-même. Le mandatement et la révocabilité sont des principes qui me sont chers. Dans la pratique, je constate souvent que personne n'a "envie" de se taper la trésorerie et la comptabilité, du coup personne n'aura l'idée de révoquer les personnes de cette commission. Ne faudrait-il pas imaginer une rotation des taches ? Cependant, suivant le type d'activités, la comptabilité peut nécessiter des compétences que nous sommes peu nombreuSEx à avoir, et peu nombreuSex à souhaiter acquérir.

5. Après, il y a toutes sortes de questions liées à l'administratif. Nous voulions monter une sorte de restaurant associatif / cantine autogérée, mais il semblerait que les contraintes administratives soient un peu lourdes : normes d'hygiène, disposition des lieux qui ne permet pas par exemple que chacunE lave sa vaisselle, etc..., plus surtout certaines dispositions récentes qui transforment l'asso en véritable dispositif de flicage : en cas de contrôle de police, les membres doivent touTes avoir leur carte sur eux, il faut tenir un registre des entrées, etc...

Bref, je trouve l'exemple de statuts que tu proposes très intéressant. Simplement, si ce n'est pas pour avoir des activités rémunératrices, j'ai du mal - aujourd'hui - à comprendre l'intérêt de se constituer en asso au vu des contraintes, notamment administratives, des institutions. Je privilégierai plutôt l'asso informelle, la réunion "de fait", qui implique davantage, me semble-t-il, la responsabilité et l'engagement personnel, qui fonctionne obligatoirement sur le mandatement, et qui peut faire jouer la jurisprudence en cas de besoin de se faire reconnaître légalement.
Je suis donc très curieuse d'en savoir plus sur le type d'asso que tu connais, auxquelles tu prends part, curieuse de savoir comment ça se passe dans la pratique, ce qui fait que des personnes s'engagent, horizontalement et durablement, autour d'un projet commun.

A bientôt,

sg

  L'Indescriptible
19-01-05
à 13:30

Bonjour Rakshasa et à toi aussi Provisoire

Il n'y a pas très longtemps j'ai participé bénévolement à des activités associatives mais en étant extérieur à cette association. Je m'y suis investi connaissant certains membres fondateurs et aussi parce que j'avais à l'époque du matériel et des moyens " logistiques " qu'ils ne possédaient pas. J'ai fait également le même constat (à un moindre investissement des bénévoles) j'en ai fait part aux fondateurs (ils en étaient conscients) L'association a périclité quelques années après. C'est normal et il ne faut pas pour cela se décourager.
J'ai aussi " goûté " au syndicalisme (j'en ai fait part ailleurs) Même problème.
Cependant je ne me décourage toujours pas. Le changement ne viendra que de l'individu (quoique l'on puisse penser) et des tentatives comme celles que tu propose doivent être réitérées sans relâche. Démontrer, même si cela n'est qu'un peu, que l'on peut contourner le système, pour enfin le détruire.
(quelle asso a un objet suffisamment motivant pour que les gens s'y engagent réellement, c'est-à-dire activement) Le problème à mon sens à ce niveau, réside dans ce que j'évoquais précédemment. J'observe que bien souvent on a trop d'idées, cela revient au même, que de ne pas en avoir. D'autre part il y a trop d'infos (intox) contrebalancées par trop d'infos (que j'espère véridiques) mais cela revient au même, l'individu est immergé dans l'information il finit par se désinformer. Courage quand même !

  provisoire
provisoire
19-01-05
à 14:52

Re: Bonjour Rakshasa et à toi aussi Provisoire

Rebonjour,

"C'est normal et il ne faut pas pour cela se décourager."
C'est normal et nous ne sommes pas découragéEs. Enfin si, sur le moment, c'est toujours difficile de faire le deuil d'une belle initiative ou d'un beau projet. Après, nous tirons les leçons de nos réussites et de nos échecs, tout relatifs soient-ils...
Nous ne nous décourageons pas, nous faisons parfois fausse route...
Nous avons donc depuis trois ans les plus grandes réserves quant à la forme associative, qu'il ne nous semble pas si facile d'aménager. Alors nous cherchons d'autres formes, et surtout nous nous demandons toujours d'abord comment faire sans passer par le cadre légal institutionnel, de manière autonome.
Parfois, ça n'est simplement pas possible : dans le cas d'activités publiques et ouvertes et susceptibles d'être rémunératrices, cela semble très difficile, voire impossible (Mais bon, comme nous sommes réalistes...).
En ce moment, nous cherchons du côté des SCOP et des SCIC, mais ces formes ne nous satisfont pas réellement. Alors nous nous intéressons à toutes sortes d'expériences diverses, tout ce que les unEs et les autres ont pu inventer pour contourner le système sans se foutre dans la merde. L'affrontement direct nous intéresse peu : nous essayons - petitement - de construire des mondes habitables qui ne soient pas de simples niches alternatives réservées à notre petit confort personnel.
Je suis bien d'accord que le changement passe par le changement individuel, et cela ne se décrète pas, et il n'y a certes pas de solution miracle, de recette clé en main. Alors nous continuons de chercher.



PS : Je ne devais pas être bien réveillée ce matin. Dans mon point 3, je ne sais pas pourquoi, j'ai évoqué des décisions prises à la majorité (ce qui me paraissait pour le moins surprenant), alors qu'à relire ta proposition, rakshasa, j'ai bien relu qu'il s'agissait de décisions prises à l'unanimité. Désolée, et au temps pour moi.

A bientôt,

sg

  Anonyme
19-01-05
à 18:18

Re: Re: Bonjour Rakshasa et à toi aussi Provisoire

Dans l'article 11 à propos du bureau, il peut être ajouté la phrase suivante: "Tous les membres (à jour de leur cotisation) assument conjointement tous problèmes financiers ou judiciaires qui peuvent se présenter à l’association."
Ceci présente une garantie pour les mandatés du bureau, qu'ils ne seront pas laissés dans la panade en cas de problêmes.
Je connais au moins trois associations qui fonctionnent selon ses statuts, ou s'en approchant. Une est un lieu autogérée. Les statuts et la charte sont plus ou moins respectés selon les individus qui passent dans l'asso. Comme c'est un lieu qui organise des concerts (mais pas seulement), il a le défaut de séduire des personnes plus intéressées par la musique et moins par l'expérience autogestionnaire, donnant dans le lobbying cultureux underground. Comme c'est aussi un lieu auquel adhèrent des orgas politiques il y a toujours le risque du boutiquisme politique et de tentative de prise de contrôle. J'ai quitté cette asso avec 5 autres personnes il y a quelques années, justement parce qu'un fonctionnement autoritaire implicite s'était installé sur fond d'affinitaire musical. Quand nous rappelions les règles décidées collectivement en AG, on nous taxait de flic ou de staliniens (inversion des rôles). Alors que ces mêmes règles pouvaient toujours être rediscutées. Il y avait évidemment le cortège d'intimidations, de diffamations et de rétention d'information. Je ne sais aujourd'hui comment cela fonctionne. Je mettrais peut-être prochainement en ligne un petit bilan que j'avais écrit à l'époque sur cette expérience.
Aujourd'hui, je fais partie de 2 assos desquelles j'ai été un des fondateurs. Une asso qui organise des "évènements culturelles et politiques", de type structure dormante utilisable à tous moment. En fait sans régularité (au sens de fréquence) des activités.
Une autre est une asso de loisir existant depuis un an, comprenant entre 12 et 15 membres de sensibilité politique diverses ou inconnues.

  tetatutelle
tetatutelle
27-03-07
à 20:16

Intégration dans l'association, propriété

Bonjour Rakshasa,

Comme tu peux le constater, je suis comme promis allée consulter ton blog pour y découvrir ta proposition de statuts d'association autogérée. J'y réponds que c'est bien à 95 % mais les 5 % restants sont hélas le problème capital. Il s'agit du statut suivant dans la charte : toute personne peut adhérer à l'association à partir du moment où son adhésion est acceptée par l'Assemblée Générale. Oui mais voilà, l'Assemblée Générale prenant toutes ses décisions à l'unanimité, ça veut dire qu'on peut être rejeté par seulement une personne même si toutes les autres sont d'accord ? Tu ne trouves pas que c'est quand même un peu dur à avaler ? Je te dis ça dans les deux sens : à la fois je vivrais mal de voir ma demande d'adhésion rejetée par un seul membre et une fois membre de l'association, je serais gênée que la demande d'adhésion d'une autre personne soit rejetée sur mon seul refus ; même si c'est quelqu'un que je ne peux vraiment pas saquer, je ne me donne pas quand même le droit de lui bloquer l'accès à ceux avec qui il s'accorde ou qu'il ne connaît pas. Alors je ne remets absolument pas pour autant en cause le principe de l'unanimité...pour toutes les autres questions. Mais concernant une acceptation ou un refus d'adhésion, je pense que la règle de la majorité exceptionnellement s'impose si on veut éviter la situation la plus autoritaire suivante : un très grand nombre de personnes qui auraient aimé oeuvrer dans une structure autogestionnaire et qui malheureusement se seront retrouvées "recalées" toute leur vie durant. Bien sûr me diras-tu, il y a la possibilité de refaire infiniment sa demande d'adhésion. Mais je ne vois pas en quoi la décision de l'AG changerait si aucun changement n'est intervenu entre temps chez la personne. Quant à la période de "stage", a-t'on vraiment tous les éléments pour juger quelqu'un en un temps si court ?

Puis seconde chose sur les squatts, mais ça ce n'est pas ton oeuvre personnelle. Tu parles d'abolition de la propriété privée. Or, j'y suis farouchement opposée en tant qu'individualiste stirnerienne : au contraire la propriété "sacrée" et inviolable pour chacun, sinon absence totale de liberté individuelle.

Têtatutelle


  Rakshasa
Rakshasa
28-03-07
à 20:29

Re: Intégration dans l'association, propriété

Ce fonctionnement est basé sur la libre association entre individu. Un individu s'étant associé avec d'autres peut refuser de s'associer avec une nouvelle personne. Les autres n'ont qu'à créer la possibilité de s'associer s'illes le désirent avec la nouvelle personne, ou alors il y a dissolution de la première association. Tu ne raisonne pas assez du point de vue de l'individu, ce qui est étonnant pour une stirnérienne, je dois bien te le répéter. Tu n'envisages jamais un groupe d'humain comme un groupe d'individu, mais comme une masse communautaire qui te fait face. Tu peux "massifier" mais je pense que cela trouble l'analyse du point de vue individualiste, ce que je suis aussi je te le rappelle.
Aussi, il faut bien distinguer propriété privée et possession personnelles. La propriété privée existe dans un cadre légal sans négociations d'individus à individus, et d'ailleurs sans tenir compte des individus. Dans la propriété privée, il est question de titres, que l'on transmet qui plus est à ses descendants qui peuvent s'en prévaloir juste au regard du droit. Aussi, abolir la propriété privée ne veut pas dire que tu ne pourrais jouir de manière privative d'un logement ou de possessions, mais simplement que les conditions d'accession à cette jouissance tiendrait d'une négociation entre individus.

  tetatutelle
tetatutelle
30-03-07
à 14:41

Re: Re: Intégration dans l'association, propriété

"Tu ne raisonne pas assez du point de vue de l'individu."

Si tous ceux qui m'entourent, de loin comme de près, pouvaient t'entendre, comme ça me ferait plaisir ! La réalité est celle-ci : je ne raisonne peut-être encore pas assez du point de vue de l'individu au regard de l'anarchie, mais je passe pour hyper individualiste, pour Stirnerienne, dans n'importe quel cercle démocratique (enfin c'est moi qui précise stirnerienne parce qu'ils ne connaissent ni l'homme ni la doctrine !). Alors ne t'inquiète surtout pas, ça viendra rapidement puisque je suis d'accord avec le 80 % de "l'Unique et sa propriété". En m'ayant contrainte comme on l'a fait de raisonner constamment d'un point de vue collectif, je veux bien croire volontiers en refléter une ou deux traces.

"Les autres n'ont qu'à créer la possibilité de s'associer s'illes le désirent avec la nouvelle personne, ou alors il y a dissolution de la première association. "

Là oui effectivement, ça change les choses. Mais il reste après à trouver comment gérer le truc d'un point de vue "officiel", car qu'on le veuille ou non, l'association autogérée pour le moment vit dans un cercle national démocratique et la base des bases d'un militantisme efficace est au moins d'être clairement repérés en tant qu'anars par la société extérieure. Alors dans un cas comme ça, deux solutions apparentes : créer une scission "à l'intérieur" de l'association (et là au pire on modifie les statuts) ou comme tu dis la dissoudre et en créer une autre (mais en changer tous les deux jours n'est pas pratique, ni pour  la société qui ne s'y retrouve plus ni pour les membres qui peuvent aussi finir par s'y perdre. Je serais donc plutôt personnellement pour la scission interne).

Si effectivement perdre la propriété privée ne signifie pas perdre son indépendance individuelle, ça change aussi les choses. Toute la question est le "comment s'en garantir". Car comme je t'en ai déjà fait part une fois, il y a cette fameuse réalité d'une mouvance communiste dans le cercle anarchiste qui tendant à se radicaliser à l'extrême, fait cette confusion entre propriété privée et indépendance individuelle et envisage la généralisation communautaire avec ses dérives extrémistes logiques que ça implique (jusqu'aux "partouses imposées" depuis la puberté, ce que je considère comme une forme de viol, et autre "fantaisies" de ce genre). Cela, ça me fat très peur et un élément que j'aimerais bien avoir, c'est la proportion d'anars individualistes par rapport aux anars communistes en France. Question de savoir quelle est la plus importante car si nous sommes minoritaires (les individualistes), il me paraît gand temps de réagir.

Têtatutelle

Têtatutelle